Alphagenre

Cet essai n’est pas un essai à contre-genre mais à contre-institution : contre la pensée sclérosante d’un terme devenu substantif masculin en français, pour traduire et importer une pensée « trouble » qui ne se laisse pas figer en oppositions binaires – eux contre « nous ». Les mots recueillis ici ont en commun de relayer un pouvoir graphique, égrené aux points de rencontre entre corps et langage. Grand G ou petit g, une lettre impose sa gangue muette : de “genre” à “gouvernance” en passant par “jungle”, “migrant” ou “hégémonie”, cet essai analyse et met en série le régime graphique d’une lettre-corps, courroie de transmission d’une machine à binariser, à pré-former, à réguler ou juguler. Cet essai -(de)- dictionnaire invite à se livrer à une lecture digitale des « reliefs » de la langue médiatique contemporaine, et à pousser plus loin une pensée du « genre » qui se trouve chaque jour ordonnancée, stabilisée sous l’emprise du chiffre deux, des oppositions hommes-femmes, de la logique (de père) de la « parité ».

Cixous Party

Cet ouvrage rassemble les actes de la première journée d’études internationale consacrée à Partie d’Hélène Cixous, depuis sa publication en 1976. Ce récit d’un genre nouveau, caractérisé par une écriture expérimentale qui n’est pas sans rappeler l’inventivité et la prolifération verbales de Finnegans Wake de James Joyce, suit la logique d’un partitionnement du langage et du « sujet », « schizé » en deux versants Si-je et Plus-je, correspondant aux deux corps d’un livre édité en format bi-lisible, tête-bêche. Parmi les questions posées dans cet ouvrage figurent celle de « l’illisibilité », de la traversée du genre et des genres littéraires, de la réception ou de la non-réception d’un Wake français, du rapport entre ce texte-laboratoire et le reste de l’œuvre, du devenir-bande de Moebius de l’écriture. Il s’agit de confronter cette « partie » d’écritures avec la boite à outils théoriques nouveaux rassemblés sous le nom de pensée « queer ».